Cancer du col de l'utérus : Le vaccin anti-HPV recommandé dès 14 ans
Disponible depuis novembre 2006, le vaccin Gardasil ® prévient les infections par papillomavirus, responsables du cancer du col de l’utérus. Les autorités sanitaires recommandent de vacciner les filles dès 14 ans et de proposer le vaccin aux 15-23 ans qui commencent leur vie sexuelle. Les gynécologues espèrent que ce vaccin sera prochainement remboursé.
Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez plus de 3 000 femmes et plus de 1 000 en meurent, soit l’équivalent de 3 décès par jour. Malgré le dépistage par frottis, le cancer du col de l’utérus reste aujourd’hui la deuxième cause de décès par cancer chez les jeunes femmes âgées de 15 à 44 ans en Europe. Sans remplacer pour autant la surveillance par frottis, le vaccin Gardasil ® offre une protection supplémentaire.
Un vaccin anti-HPV et donc anti-cancer
Le cancer du col de l’utérus est provoqué dans tous les cas par un virus, le Papillomavirus Humain. Les types 6, 11, 16 et 18 sont responsables de la majorité des maladies associées aux Papillomavirus humains. D’après les estimations, ces quatre types sont responsables de 70 à 84 % des cas de cancers du col de l’utérus, 70 % des lésions précancéreuses et de 35 à 50 % des lésions potentiellement précancéreuses du col de l’utérus, 70 % des lésions précancéreuses de la vulve et 90 % des verrues génitales.
Le vaccin Gardasil ® de Sanofi Pasteur MSD est le premier et actuellement le seul vaccin indiqué dans la prévention du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales externes (condylomes acuminés) dus au Papillomavirus Humains de types 6, 11, 16 et 18 (1). Depuis le 23 novembre 2006, Gardasil ® est disponible en pharmacie sur prescription médicale.
Recommandé pour les filles de 14 ans
Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) et le Comité technique des vaccinations (CTV) recommandent la vaccination généralisée des jeunes filles de 14 ans contre les Papillomavirus Humain (types 6, 11, 16, 18) (2). Cette recommandation s’inscrit dans la perspective de la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus ainsi que de la prévention des condylomes vulvaires. Ainsi les jeunes filles de 14 ans pourront être protégées avant qu’elles ne soient exposées au risque de l’infection par le Papillomavirus Humain qui est la cause de ces maladies.
L’avis recommande de proposer la vaccination également aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle. Le CSHPF et le CTV rappellent par ailleurs que la vaccination ne se substitue pas au dépistage qui doit être effectué chez les femmes, vaccinées ou non.
Une nouvelle étape vers le remboursement
“Nous sommes très satisfaits de cette recommandation car ce sont non seulement les adolescentes qui vont tirer le plus grand bénéfice de la vaccination avant tout contact avec le virus mais également les jeunes filles et jeunes femmes plus âgées pour lesquelles le risque d’infection est maximal“ déclare Pr. Jacques Lansac, Président du collège des Gynécologues et Obstétriciens français. Il aspire également à un remboursement rapide du vaccin : “Nous espérons maintenant que, comme le ministre de la santé l’avait annoncé récemment, et comme nous le réclamons, les Autorités vont rembourser rapidement le vaccin afin que toutes les jeunes filles puissent en bénéficier quelle que soit leur situation financière“ (3).
Tout comme le CSHPF, le Collège des gynécologues obstétriciens rappelle que bien que la vaccination soit un grand progrès la règle du dépistage du cancer du col par le frottis cervico-vaginal fait tous les 3 ans à toutes les femmes de 25 à 65 ans reste inchangée.
Selon le CSHPF et du CTV, le médecin devrait expliquer avant la vaccination “la nécessité et les modalités du dépistage, le schéma de vaccination, l’absence préférable de grossesse au cours du mois suivant chaque injection, l’absence d’efficacité sur la prévention d’environ 30 % des cancers, l’éventualité qu’un rappel devienne nécessaire et qu’il soit remis un document écrit indiquant la date à laquelle devra être fait le premier dépistage“. Réclamant un suivi sur le long terme (qui permettra de juger de l’efficacité vis-à-vis des lésions précancéreuses, de la durée de protection et de surveiller les enfants nés de femmes vaccinées par erreur pendant leur grossesse…), ces instituts rappellent enfin que seul le préservatif permet de prévenir les autres infections sexuellement transmissibles.
David Bême
1 – Des données préliminaires de laboratoire suggèrent que la vaccination avec Gardasil ® pourrait également prévenir les infections à papillomavirus humains de types 31 et 45 qui ne sont pas directement ciblées par le vaccin. Des études cliniques utilisant des critères d’évaluation pertinents devront vérifier si cette neutralisation croisée se traduit par la prévention de maladies associées à des types de Papillomavirus Humain non directement ciblés par le vaccin.
2 – Avis du CSHPF du 9 mars 2007 disponible en ligne à l’adresse
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/3 – Communiqué Sanofi-Pasteur MSD du 15 mars 2007Click Here: Bape Kid 1st Camo Ape Head rompers