Soirée, travail, université… Où les Français rencontrent-ils leur conjoint ?

En 50 ans, les lieux de rencontres amoureuses ou sexuelles ont changé. Les bals ont laissé la place aux soirées entre amis ou même au lieu de travail. Autre évolution, le premier partenaire sexuel est très rarement le conjoint. Malgré ces évolutions, les Français sortent toujours rarement de leur milieu social pour flirter.

En 50 ans, la tendance à vivre en couple avec une personne socialement proche, s'est maintenue.

Des bals aux soirées entre amis“Au début des années soixante, le mariage constituait le seul mode d’entrée légitime dans le couple et la famille et, pour les femmes, dans la sexualité“, rappellent les démographes Michel Bozon et Wilfried Rault dans une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée jeudi.“Le parcours le plus fréquent était une rencontre au bal ou au travail, suivie d’une période de fréquentation sans cohabitation, conclue par le mariage“, poursuivent-ils, dans cette étude consacrée aux lieux de rencontre du premier partenaire sexuel et du premier conjoint.A l’époque, “jusqu’à 25%“ des couples se formaient dans les bals. Mais l’exode rural, le déclin du mariage au profit de l’union libre et l’allongement des études ont changé la donne. Aujourd’hui, le premier partenaire sexuel est rarement le premier conjoint. Et on ne les rencontre pas dans les mêmes endroits.Globalement, “les rencontres dans le cadre familial ou le voisinage“ ont décliné au profit des lieux de loisirs (boîte de nuit, soirées, vacances…): “les rencontres se font de moins en moins sous le regard des aînés et des parents (…) au profit des lieux de sociabilité +horizontale+, c’est-à-dire entre pairs“, explique l’Ined, qui fonde son analyse sur les données de l’enquête “Contexte de la sexualité en France“ (Ined-Inserm, 2006) portant sur plus de 12.000 personnes.Ainsi, entre 1984 et 2006, 18% des hommes comme des femmes ont rencontré leur premier conjoint au cours d’une soirée privée. Viennent ensuite les lieux publics (métro, rue…) où 16% des hommes et 14% des femmes ont rencontré leur premier conjoint.Zéro pointé pour les agences matrimoniales15% des hommes et 14% des femmes ont rencontré leur conjoint pendant les études, 11% (hommes et femmes) en boîte nuit et 10% (hommes et femmes) au travail.Mais les études constituent aujourd’hui surtout un vivier de premiers partenaires sexuels, plus pour les hommes (39%) que pour les femmes (25%).Autre différence notable entre les sexes, les femmes sont 15% à avoir fait la connaissance de leur premier partenaire sexuel au cours d’une soirée entre amis, contre 10% des hommes.Les lieux de rencontre varient aussi selon le milieu social ou le niveau d’études: “les espaces publics (voisinage, lieux publics) et les cadres structurés autour de la danse (bal, boîte de nuit, fête publique) sont plus caractéristiques des moins diplômés“, analyse l’Ined.Résultat, “l’homogamie, c’est-à-dire la tendance à vivre en couple avec une personne socialement proche, s’est maintenue“ parce que “les personnes qui se ressemblent socialement fréquentent souvent les mêmes lieux“.“Dans la vraie vie, le prince et la bergère ont peu de chances de se rencontrer“, résume Michel Bozon.Bien qu’un tiers des 18-24 ans disent s’être déjà connectés à un site de rencontres, seulement 1% des personnes interrogées disent avoir rencontré leur premier conjoint ou leur premier partenaire sexuel via internet, qui apparaît “davantage comme un facilitateur de contacts que comme un lieu de formation des couples“.Les agences matrimoniales et les petites annonces, quant à elles, font carrément chou blanc : les personnes interrogées n’ont confessé quasiment aucune rencontre aux enquêteurs.AFP/RelaxnewsSource : Où rencontre-t-on son premier partenaire sexuel et son premier conjoint ? – Population & Sociétés – Ined – janvier 2013Click Here: Maori All Blacks Store